Dans le cadre du festival Jazz sous les pommiers, du 25 au 29 août 2021 à Coutances, 6 jeunes entre 12 et 16 ans vont participer à une expérience de bénévolat unique !

Les jeunes, accompagné·e·s d’un ou une bénévole du festival, pourront ainsi découvrir l’évènement de l’intérieur tout en participant à son bon déroulement.

 

LES STRUCTURES CONCERNÉES PAR CETTE EXPÉRIMENTATION

Le festival Jazz sous les pommiers

Le festival Jazz sous les pommiers a lieu tous les ans à Coutances au coeur du Cotentin. C’est un festival de musique aux sonorités allant du jazz aux musiques cousines et attirant de nombreux spectateurs·trices. Il se déroule traditionnellement pendant la semaine de l’Ascension.
Cette année le festival normand fête ses 40 ans avec une édition qui aura exceptionnellement lieu du 25 au 29 août, afin de permettre au festival d’exister pleinement en ces temps de pandémie.
Jazz sous les pommiers est le fruit d’un travail du comité Coutançais d’Action Culturelle qui regroupe l’équipe du Théâtre Municipal de Coutances et un comité de bénévoles. Ce comité d’organisation travaille à longueur d’année par le biais de réunions plénières ou de commissions spécialisées : programmation, promotion, bars, spectacles de rue… Tous les aspects du festival sont traités de cette manière et dans la plus grande démocratie. C’est un vrai collectif qui dessine chaque année le visage du festival. Au coeur de la Normandie, le festival a su se faire une place et a gagné une reconnaissance dépassant les frontières de notre Région [1]. De ce fait, Jazz sous les pommiers semble être un terrain d’expérimentation idéal pour mettre en place ce nouveau dispositif.

La Ligue de l’enseignement de Normandie

Mouvement d’éducation populaire créé en 1866, la Ligue est aujourd’hui la première coordination associative française, forte de près de 30 000 associations, de ses 1,6 million d’adhérent·e·s et de ses 102 fédérations départementales.
Plus qu’une simple observatrice des évolutions de la société, elle encourage toutes les initiatives individuelles et collectives qui développent l’éducation et la formation tout au long de la vie, la culture et le sport pour tous, les vacances pour le plus grand nombre…
Concernant le domaine culturel, c’est par le biais d’un réseau dense de diffusion culturelle, que la Ligue de l’enseignement s’adresse à des publics divers, à commencer par les enfants et les jeunes. Pour ce faire, elle mobilise les trois leviers de l’éducation artistique et culturelle : la fréquentation des oeuvres, la rencontre avec les artistes et les pratiques artistiques. Tous les arts sont concernés (cinéma, spectacle vivant, musique,…) [2].
Forte de ses 500.000 bénévoles et de ses 18.000 volontaires en service civique la Ligue de l’enseignement se dessine comme un partenaire de qualité pour ce projet.

 

L’ENGAGEMENT BÉNÉVOLE DES JEUNES AUPRÈS DES ASSOCIATIONS CULTURELLES

Constat

En 2013, on compte 1,3 million d’associations en France, dont une sur cinq déclare une activité culturelle, soit 263 400 associations. Près de 100 000 associations culturelles (37 % de l’ensemble) oeuvrent dans le domaine du spectacle vivant, 65 000 dans les arts visuels et l’écriture (lieux d’exposition, ateliers et collectifs d’artistes), 50 000 dans l’animation socioculturelle, 35 000 dans le patrimoine et 15 000 dans l’enseignement artistique et culturel.
Afin de mener leurs actions, les associations font appel à des salarié·e·s mais aussi à des bénévoles. Les bénévoles constituent un levier important pour l’ensemble de ces associations. Pour mener à bien leurs actions, les associations culturelles peuvent compter sur 3,5 millions de bénévoles [3].
Parmi ces bénévoles on observe un faible nombre de jeunes investi·e·s auprès des associations. Pourquoi ?
A titre d’indication, de manière générale, le taux d’engagement associatif chez les 15-35 ans représente seulement 21,3% en 2016 [4].

Pourquoi sommes-nous dans cette situation ?

La crise sanitaire 2020-2021 a grandement fragilisé l’action bénévole, en raison de l’arrêt des évènements culturels ; fermeture des cinémas, des musées, des salles de concerts, des festivals… Les bénévoles régulier·e·s perdent l’habitude du bénévolat, et remplacent ce temps par d’autres activités dans leur emploi du temps. De plus on note aussi chez les bénévoles une peur de la contagion, notamment chez les bénévoles les plus âgé·e·s ce qui ne facilite en rien le retour vers le bénévolat. De manière générale, on enregistre une baisse de l’engagement bénévole pour la période 2020-2021 toutes associations confondues.
Globalement, la proportion des Français de moins de 35 ans bénévoles en associations progresse très régulièrement. De même que celle des plus de 65 ans se tasse régulièrement, et confirme la fausse idée reçue qu’il n’y aurait que des retraité·e·s parmi les bénévoles, même si « l’effet retraite » entraîne une progression du taux d’engagement, à partir de 65 ans [5]. Cependant l’autre idée reçue selon laquelle les bénévoles ne « seraient que des retraité·e·s » ne facilite pas l’engagement bénévole des jeunes.
Par ailleurs, les jeunes ont une probabilité inférieure de pratiquer le bénévolat régulier comparativement aux plus de 45 ans. Cependant, on note que la pratique du bénévolat est plus fréquente quand existe une tradition familiale de participation bénévole et elle est positivement corrélée à l’usage des outils numériques à des fins d’information sur des questions de société et politiques [6]. Il est donc important de valoriser la création de cette habitude culturelle chez les jeunes car ce seront sans doute aussi les bénévoles de demain.

De plus, à partir de 16-18 ans, la plupart des jeunes quittent leur ville d’origine pour leurs études et s’ils·elles choisissent parfois de s’engager bénévolement ils·elles privilégieront d’abord leur lieu d’étude. D’où l’importance de créer une habitude culturelle à un âge inférieur afin d’inciter ces jeunes à revenir faire du bénévolat dans leur région, dans leur ville d’origine.

 

UNE PROPOSITION : LE DISPOSITIF JEUNE BÉNÉVOLE, FUTUR·E BÉNÉVOLE

Quelle forme ?

Dans la plupart des associations, les bénévoles doivent avoir au minimum entre 16 et 18 ans. L’idée serait donc de proposer une nouvelle forme de bénévolat à destination des jeunes à partir de 10-12 ans (10 ans pour les associations qui acceptent les bénévoles à partir de 16 ans) et jusqu’à 16-18 ans afin de les sensibiliser au bénévolat, de forger une habitude culturelle mais aussi de leurs permettre de s’ancrer et de s’investir sur leur territoire. Tout ça en permettant aux jeunes de se réapproprier le concept de bénévolat : la diversité des formes d’engagement bénévole est d’autant plus importante afin de permettre à chacun·e de trouver sa place.
En raison du jeune âge de ces nouveaux bénévoles, un système de parrainage auprès d’un·e bénévole plus aguerri·e pourrait être mis en place. Les tâches allouées aux jeunes bénévoles seraient bien entendues adaptées à leur âge (aucune proximité avec de l’argent, ni avec de l’alcool…). Grâce à ce système de parrainage le·la jeune bénéficierait d’un·e référent·e bénévole qu’il.elle accompagne dans ses actions. En fonction de l’âge, de l’expérience du jeune et de son ressenti, il·elle pourra être laissé plus ou moins en autonomie dans ses tâches. En effet, il est important de préserver à terme une véritable autonomie du jeune bénévole afin qu’il·elle se sente vraiment utile et concerné·e : c’est l’un des premiers leviers à mobiliser pour pérenniser un engagement bénévole [7].
Il faudra bien entendu avoir une autorisation parentale pour chaque jeune engagé·e sur le festival.

Quels avantages ?

Les avantages pour le festival sont nombreux. Tout d’abord, inclure des bénévoles dès le plus jeune âge, dans une forme d’engagement propre, permettra à long terme une réelle fidélisation par l’habitude, d’un réseau de bénévole expérimenté et efficace. Les parrainé·e·s deviendront sans doute à leur tour des parrains et des marraines par la suite.
Ensuite ce système va venir renforcer le réseau de bénévole déjà en place, et établir une véritable dynamique de transmission entre les bénévoles. Cela va permettre de créer du lien et d’expérimenter à partir d’un simple binôme la dimension intergénérationnelle d’un événement.
Enfin, ce projet de jeune bénévole va permettre un véritable ancrage sur le territoire ainsi qu’un certain renforcement du sentiment d’appartenance local et régional pour les jeunes.
Les avantages pour les jeunes sont également nombreux. Tout d’abord les jeunes se sentiront utiles et concerné·e·s par une cause. Cela va également leur permettre de découvrir le fonctionnement du festival, de découvrir aussi les différents corps de métiers qui le composent et pourquoi pas de les aider pour leur orientation professionnelle future. Plus largement, cela leur permettra de découvrir la culture par un autre biais que celui du simple spectateur·trice. Ce à quoi s’ajoute le bénéfice de nouvelles rencontres.
De plus, les expériences de bénévolat pourront être valorisées sur les CV des jeunes lors de leurs futures recherches d’emploi ou lors de leurs candidatures au sein de l’enseignement supérieur par exemple.
Enfin, les expériences bénévoles pourront également être valorisées par le biais du dispositif Open Badge.

Le dispositif Open Badge c’est quoi ?
Créé en 2011 par la fondation Mozilla, l’open badge ou badge numérique est un dispositif numérique qui se présente sous forme d’icône et qui est utilisé pour confirmer l’acquisition d’aptitudes, de connaissances ou de compétences. Les expérimentations sont multiples et les usages divers et variés selon les structures émettrices. Rendre visibles les compétences informelles acquises lors des expériences citoyennes, formation, bénévolat, participation à un événement, c’est là tout l’enjeu de l’implication de la Ligue de l’enseignement dans le déploiement de cet outil numérique innovant. Il répond au besoin de reconnaissance des parcours d’engagement du citoyen que la Ligue de l’enseignement a toujours cherché à valoriser [8].

Du point de vue de la Ligue de l’enseignement, ce projet correspond parfaitement aux valeurs portées par cette dernière, telles que l’éducation à la citoyenneté, la formation des jeunes et l’engagement associatif. Ce dispositif s’intègre donc parfaitement dans le coeur des missions de la ligue.

La mise en place de ce projet expérimental, Jeune bénévole, futur·e bénévole apparaît donc comme une solution non seulement à court mais aussi à long terme afin de dynamiser, de compléter et de renouveler les équipes de bénévoles. Ce projet permettra aussi aux fidèles bénévoles (ici du festival Jazz sous les pommiers) de transmettre les savoirs et les connaissances acquises au cours de leur engagement bénévole. Le tout avec le soutien et l’expérience de la Ligue de l’enseignement afin d’accompagner et faciliter la mise en place de ce dispositif.

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[1] https://www.tourisme-coutances.fr/decouvrez-les-incontournables/jazz-sous-les-pommiers/lassociation/

[2] https://laliguenormandie.org/qui-sommes-nous/

[3] RATHLE Jean-Philippe, Les associations culturelles : état des lieux et typologie, Culture Chiffre, Ministère de la Culture,2019-2

[4] THIERRY Dominique, L’évolution de l’engagement bénévole associatif en France de 2010 à 2016, Etude France Bénévolat, Mars 2016

[5] THIERRY Dominique, L’évolution de l’engagement bénévole associatif en France de 2010 à 2016, Etude France Bénévolat, Mars 2016

[6] PROUTEAU Lionel, Le bénévolat en France en 2017, état des lieux et tendances, synthèse de l’exploitation de l’enquête Centre de recherche sur les associations – CSA.

[7] THIERRY Dominique, L’évolution de l’engagement bénévole associatif en France de 2010 à 2016, Etude France Bénévolat, Mars 2016

[8] Plan d’actions badge numérique et bilan 2019