“Dans une république laïque, la diversité qu’elle soit culturelle, philosophique, politique ou religieuse n’est pas sommée de faire silence.”
Un rapport sur « La formation des personnels de l’Éducation nationale à la laïcité et aux valeurs de la République » vient d’être remis par Jean-Pierre Obin au ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.
La Ligue de l’enseignement est, de longue date, pleinement engagée dans la formation au principe de laïcité de nombreux acteurs en appui des pouvoirs publics. Les fédérations et unions régionales de la Ligue sont des relais territoriaux importants de la convention cadre lancée en 2014 et renouvelée en 2021 qui lie le CAPE et ses membres avec le R-INSPE, réseau des INSPE. La Ligue est également très mobilisée autour du plan de formation « Valeurs de la République et laïcité » lancé en 2016 par l’ex-CGET, le CNFPT et l’Observatoire de la laïcité et animé par l’ANCT. Plus globalement, en tant que mouvement d’éducation populaire et grâce à l’implication de ses fédérations, la Ligue accompagne les enseignants dans leurs actions de promotion de la citoyenneté et de la laïcité.
La Ligue de l’enseignement sera particulièrement attentive au cadre qui devrait être posé par l’installation d’un comité ministériel Laïcité, dont le principe a été annoncé le 4 juin dernier par le Premier ministre et dont il est attendu que soient clarifiés le pilotage, la doctrine et les modalités de formation au principe de laïcité.
Dans cette perspective, la Ligue de l’enseignement exprime ici un point de vigilance à la lecture de certains passages du rapport Obin. Comment comprendre la prévention de l’auteur à l’égard de la diversité ? La diversité n’est pas un obstacle à la République à condition bien sûr que cette diversité ne se structure pas en entités distinctes, juxtaposées. Dans une république laïque, la diversité qu’elle soit culturelle, philosophique, politique ou religieuse n’est pas sommée de faire silence. La laïcité, c’est le respect des spécificités et leur dépassement, c’est la conjugaison de la diversité et de l’unité, ce sont des droits et des devoirs, c’est lerespect des particularismes et la recherche de valeurs universalisables. Pour se rassembler, nul besoin de se ressembler. C’est la lettre et l’esprit de la loi de 1905. Et tant que le droit n’est pas changé, il doit s’appliquer. Est-il besoin d’ajouter que ce n’est pas la diversité qui menace l’unité de la société. Ce qui menace notre unité, c’est bien sûr le fanatisme religieux qu’il faut combattre sans faiblesse mais c’est aussi l’inégalité persistante des conditions sociales et les discriminations.